Certains pains se suffisent à eux même, tant ils sont parfumés. Je regrette cependant de ne pas avoir eu encore le courage de me lancer dans la fabrication d’un nouveau levain et de n’utiliser ces temps-ci que des farines toutes prêtes, certes convenables, mais auxquelles il manque ce petit gout d’authenticité qui rend les pains uniques.
Celà dit, lorsqu’on a passé la journée au jardin pour tenter de lui redonner des allures de printemps, retirant les voiles d’hivernages des plantes les plus fragiles, taillant de ci, de là, les branches mortes de celles qui ont un peu souffert de l’hiver, et que l’on s’attaque, surtout, à l’abattage d’une haie séparative épaisse de deux mètres, on a plutôt envie de se simplifier la tâche en cuisine lorsque la tribu manifeste sa faim !
Les baguettes de pain frais du matin ayant disparu depuis plusieurs heures dans les estomacs de nos ados affamées, il restait une solution : proposer quelques tranche de jambon, des morceaux de comté et un bon pâté campagnard en accompagnement d’ un pain gourmand.
Réalisé à l’aide d’une farine semi-complète avec levain déshydraté incorporé, il s’agit ensuite de « bidouiller » tout autour pour le personnaliser…
Ayant une grande tendresse pour le livre de Richard Bertinet « Pains gourmands », j’y puise souvent diverses inspirations pour la présentation des pains et leur forme (Si vous en avez l’occasion, offrez vous son ouvrage, beau et vraiment très didactique).
Pour cette recette « bidouillée », préparée un peu dans l’urgence avec les moyens du bord pour « le pique-nique improvisé du soir des jardiniers fourbus », voici quelques astuces :
Choisissez une farine à pain Bio, toute prête, d’un kilo. Pétrissez là à la main ou au robot, en lui ajoutant la quantité d’eau préconisée sur le sachet, moins une quantité d’huile d’olive. Par exemple, si votre sachet de farine préconise que vous lui ajoutiez 600 ml d’eau, n’en mettez que 550 et complétez de 50 ml d’une bonne huile d’olive vierge extra.
N’ajoutez ni sel, ni sucre.
Pétrissez cette masse jusqu’à ce qu’elle devienne homogène, très souple, et qu’elle colle à peine au doigt. Vous pouvez vous fariner les mains afin de mettre le pâton ainsi obtenu en boule en le lissant pour qu’il soit joli et bien régulier.
Déposez le ensuite au creux d’un saladier fariné, couvrez le d’un linge et laissez le lever dans votre four, lumière allumée, durant trente à quarante cinq minutes.
Préchauffez votre four th 8/9.
Faire revenir à la poêle dans un filet d’huile d’olive, 1 gros oignon ciselé, 200 gr de lardons et quelques gousses d’ail en chemise. Faire dorer l’ensemble, sans que les oignons prennent couleur. Ils doivent juste fondre. Coupez le feu, égouttez et réservez.
Une fois votre pâte bien gonflée, retournez la sur un plan de travail fariné et étalez la avec vos mains délicatement de manière à ce qu’elle forme un rectangle d’environ 2 cm d’épaisseur. Déposez sur toute la surface du rectangle 3 à 4 cuil à soupe de Pesto Rosso (à la différence du pesto verde, on lui a ajouté des tomates fraiches et séchées qui lui confèrent une saveur particulière) ou à défaut, une petite sauce tomate légèrement épicée.
Ajouter ensuite oignons, ails et lardons refroidis en les répartissant également sur toute la surface de la pâte. Ajouter enfin quelques olives vertes (ou noires) dénoyautés et quelques feuilles de sauge (pour ma part, en les voyant dans mon jardin je n’ai pas résisté à l’envie d’en prélever un petit peu…)
Avec les dos d’une fourchette appuyez délicatement sur votre farce pour l’enfoncer légèrement dans la pâte.
Repliez ensuite la pâte en portefeuille, dans le sens de la largeur : un tiers vers le haut, un tiers vers le bas, par dessus le premier tiers. Il vous reste un tiers de pâte en trois couches devant vous. Fermez les extrémités du chausson ainsi obtenu avec un tout petit peu d’eau éventuellement.
Coupez ensuite ce chausson en 5 parties, dans le sens de la largeur. Pour les trois parties centrales, refermer également l’une de leur extrémité de manière à ce que les 5 chaussons soient identiques.
Ensuite basculez chaque partie sur une plaque de cuisson légèrement huilée, en posant la partie fermée du chausson sur la plaque et la partie ouverte vers vous. Chaque chausson va ainsi s’ouvrir et présenter la garniture intérieure. Saupoudrez alors de graines de pavot.
Une fois chaque chausson ainsi disposé, poser un linge dessus et laissez lever l’ensemble une demie heure environ à température ambiante.
Remplissez la lèchefrite d’eau et glissez la dans le bas de votre four.
Au passage, je ne résisterai pas au plaisir de vous confier qu’à ce stade, mon homme toujours prompt aux compliments -comment dirais-je, un peu…particuliers- s’est approché de ces petits pains et s’est exclamé « On dirait des Aliens, tu sais, au moment ou la bestiole…. »
Mouais…C’est tout à fait le genre de remarque qui fait que l’Andalouse que je suis a tendance, dans ces instants là, à avoir le sang qui bouillonne et promets de servir à celui qui a osé une telle comparaison, comme repas unique, une vulgaire ratatouille en boite (et si possible, avec une date de péremption dépassée la ratatouille)…
Bref. Glissez ensuite les Aliens…enfin, les petits pains ainsi obtenus au four, et laissez les cuire 25 minutes environ. Ils doivent être bien dorés, bien cuits.
Parfumés, épicés, ces pains gourmandises peuvent se déguster tel que, sans ajouter quoi que ce soit…mais avec un bon morceau de fromage, c’est encore meilleur…
9 Commentaires
Il n’y a pas a dire…c’est très appétissant!
Biz**
Elo
Très gourmand, en effet! Ce pain est si beau! Un régal…
bises,
Rosa
Très très appétissant ! très belles "chaleureuses"… ça n’a rien d’un alien, d’abord ! 😉
j’aime bien le principe du façonnage en prime !
bravo !
bon j’ai oublié un mot … je voulais dire PHOTOS "chaleureuses" !!
Cécile : merci ! Venant de toi, ces compliments me font très plaisir ! 🙂
superbe pain bien garni qui se suffit (presque) à lui même !!! j’apprend au passage que tu as du sang espagnol !!! copieuse 😉
Marie : Et oui ! Tu vois, quelques ressemblances de plus entre nous… 😉
Ca donne trop envie !!
Très gourmand ce pain!