Je l’ai cherché cette maison. Pendant des mois.
En réalité, je l’ai cherché durant des années. Ou plutôt attendue….
J’ai visité beaucoup de choses. Beaucoup de lieux, souvent occupés, avec une vie plein les murs, avec des odeurs, des couleurs, des espaces d’intimité, avec des échanges parfois teintée de la mélancolie des gens qui partent, quittant un espace de vie quotidien ou un lieu de vacance ayant engrangé une foule de souvenirs et de moments partagés.
Je l’ai cherchée dans des régions et des coins de France divers, sans véritablement me rendre compte, à l’époque, de ce que représente un investissement de ce type, lorsqu’on cherche à rénover, à rebâtir, à redonner un confort à de vieux murs parfois presque en ruine.
Je l’ai cherchée au cœur d’environnements chaleureux, campagnards et bucoliques, parfois isolés, parfois proches de jolies petites villes culturellement vivantes et pleines de charme.
Je l’ai cherchée sous le soleil et sous la pluie, aux quatre points cardinaux, parfois sans un sou en poche, hormis quelques pièces de rêve.
Je l’ai cherchée comme on cherche à s’ancrer quelque part, à se rassurer avec une forme de terre promise, un poste d’amarrage, un port d’attache, une île, comme la promesse d’une forme d’apaisement, un lieu de ressource, un jardin secret, une grotte a ciel ouvert…
Et au détour de quelques pavés résonnant curieusement sous mes pas, au bout d’une ruelle médiévale entourée de maisons toutes plus anciennes les unes que les autres, j’ai tout d’abord découvert la façade bien triste d’une maison à vendre, avec ses colombages disparus, sa lourde porte d’entrée rongée par le temps et l’humidité, ses encadrements de fenêtre délavés dépourvus de volets…
Trois pas en avant pour me dire que décidément, non, elle était bien trop triste…
Et en poursuivant la courbe de la ruelle, épousant la deuxième face de la maison, révélant la troisième je pense m’être mise à ralentir face à l’émotion ressentie…
Trois pas en arrière, quelques coups de fil et quelques journées plus tard, pousser la lourde porte d’entrée n’a fait que confirmer mon coup de cœur.
Malgré la quantité de travaux à prévoir sans avoir les compétences pour les gérer…
Malgré le volume de la maison, auquel je ne m’attendais pas…
Malgré le coté biscornu et tarabiscoté de celle que nous appelons désormais « la grande dame douce »…
Au delà de l’atmosphère paisible de la maison, il y a la vue qu’elle nous réserve de ses fenêtres et qui chaque fois, me bouleverse….
J’ai trouvé mon ile…
Et tout doucement, au rythme des journées dont je dispose, la maison se rénove, se meuble et se répare…
Et ce n’est pas chose simple…
Pour exemple, la fameuse porte dont je parlais plus haut… Voici en photographie, un avant/après suffisamment parlant, je pense pour mesurer l’étendue du travail qui reste à fournir à l’intérieur…
Alors voilà… cette nouvelle catégorie des Carnets, « une histoire de maison » viendra raconter ici l’histoire de cette aventure, entre travaux intérieurs et travaux extérieurs, avec l’idée de garder et rénover tout ce qui est en place, avec le moins de remplacement possible et surtout, sans acheter du neuf… C’est l’un des challenge…
Et puis il y sera également question de décoration, de transformation, de réutilisation et de détournement des objets, enfin, comme je suis une grande bavarde, il y sera question de plein de choses dans de prochains billets…
1 commentaire
les maisons qui ont une âme…il faut se donner le temps pour la trouver….voilà qui est fait, vous allez pouvoir redonner vie à votre refuge…retaper une telle maison demande beaucoup d’énergie…à bientôt pour une nouvelle visite….