Humeurs

Faire de l’espace…dans son espace…(Ou comment faire de l’espace en soi…)

20 novembre 2009

A certains moments de mon existence, j’ai ressenti le besoin impérieux de mettre de l’ordre dans mon espace. Un ordre qui, sans avoir flirté avec la maniaquerie, me semblait absolument nécessaire pour aller mieux. Je vidais donc les placards, pour y remettre tout ce qui avait été vidé de manière plus fonctionnelle. C’était, du moins, mon sentiment du moment…

Avec le temps, avec une vie pleine et un espace-temps réduit, les placards se sont peu à peu emplis de bricoles, de souvenirs, d’objets inutiles, les étagères ont pris le relais, les coins se sont enveloppés de rondeurs, envahis par toutes sortes de choses, et je n’ai pas ressenti le besoin, dans un premier temps, de m’interroger sur les fondements de ces ramifications matérielles.

Et puis il y a quelques mois, cet espace, mon espace, a commencé à m’étouffer, curieusement, sans prévenir. La maison, tout en étant accueillante me semblait « agressante » parfois, un brin stressante, un poil irritante…

Je ne crois pas au hasard et c’est fou le nombre de lectures que j’ai pu choisir ainsi : bouquin trainant dans un rayon ou il ne devait pas être, livre oublié sur un banc public, ouvrage mis en évidence chez des amis, que j’empruntais aussitôt en général. « L’art de l’essentiel » de Dominique Loreau (Editions J’ai lu) s’est trouvé sur ma route un peu de cette façon, entre deux livres d’enfants pour lesquels Clémence hésitait.

J’ai donc acheté ce livre, le feuilletant en patientant à la caisse, poursuivant ma lecture en déambulant dans la galerie marchande du Polygone, manquant de trébucher dans l’escalator à la quinzième page, gênée par le peu de lumière que le parking souterrain m’offrait soudain alors que je poursuivais ma lecture, et impatiente d’arriver à la maison pour m’y replonger.

Sans aller jusqu’à dire que cet ouvrage est pour moi une révélation, il m’a en tout cas soudain projetée dans une réalité qui a trouvé une réelle résonance chez moi : pour désencombrer sa vie, il faut se délester du superflu…

Waw…Mais chez moi, il y a plein de superflu….Sans grande valeur, sinon affective, mais n’empêche….

Et bien, depuis samedi dernier, je trie, je vide, je déleste, je donne, je jette… Depuis samedi, certaines pages de ma vie se tournent, et avec elles, ce besoin d’ordre, d’espace s’est présenté comme une évidence. Samedi, Clémence n’a pas hésité entre deux livres d’enfant par hasard…

Une pièce après l’autre, je procède étape par étape sans qu’aucun recoin ne me résiste…Tout les objets qui n’éveillent plus en moi une émotion particulière, tout les ustensiles de cuisine en double, inutiles, oubliés depuis quelques années au fond de mes placards, toutes les bricoles que l’on garde en se disant « un jour peut être… » sont distribuées et tout se qui présente une usure évidente rejoint le tri sélectif.

Les papiers qui s’entassaient depuis des mois, en mal de rangement, tous les documents que nous mettions en tas en attendant d’avoir le temps, un jour, de classifier, la multitude de dessins de Clémence, les factures, les extraits de journaux etc…ont trouvé leur place dans un meuble adéquat ! Pas franchement beau le truc, mais customisé, ça passe !

La cuisine, mon île, commençait à ressembler à une péninsule, attaquée de toute part par toutes sortes d’ustensiles, de verres et d’assiettes dépareillés au fil des ans, de gadgets, de moules, de casseroles… Des objets divers, des bricoles, des bidules, des trucs et des machins, envahisseurs de tiroirs …Tout cela a été mis en carton et porté à la Communauté d’Emmaüs pour une seconde vie.

Dominique Loreau, – l’auteur de l’ouvrage évoqué plus haut – vit au Japon, et elle exprime fort bien ce que procure « l’élixir du désencombrement ». Au fur et à mesure que l’espace se libère dans la maison, au fur et à mesure qu’une forme de sérénité visuelle s’installe, j’en ressens les bienfaits. Comme si l’essentiel retrouvait sa place. Sans adhérer au dépouillement que certains cultivent, à la recherche d’un esthétisme zen, je pense que ce besoin de rangement, de tri, de place, offre une forme de thérapie. Un rééquilibre de l’esprit se met en place, un rééquilibre de soi par rapport à l’environnement, une capacité de pouvoir de séparer des objets qui rassurent sans doute un temps, sans que l’on en ait réellement conscience.

Je vais poursuivre les jours prochains, cette cure de jouvence…Sans doute vous ferais-je partager en photos, l’évolution de ce tri sélectif qui continuera d’épargner les objets et bibelots qui me sont chers. Car la maison reste pleine malgré tout, pleine de chaleur, car j’y suis attachée et pleine de ce que chacun de nous aime. La personnalité de cet espace construit au fil des ans doit conserver son caractère multiple et coloré. Plus aéré sans nul doute, plus apaisant, plus essentiel…Pour mieux nous retrouver…

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11 Commentaires

  • Répondre Les Casseroles de Nawal 20 novembre 2009 à 20 h 17 min

    Coucou 😉
    Ton billet me parle … Quand il a fallu faire les cartons pour s’installer en Martinique, il a aussi fallu se séparer de plus de 20 ans de vie dans Son chez-soi Parisien …
    Ce fut très difficile car il n’était pas question d’emporter toute Sa maison (comme le ferait une Tortue) et ce "juste" pour 3-4 ans.
    Mais voilà il me semblait impossible de me séparer de Mes livres, Mes Affaires, Mes …, Mes …
    Certains jours matériellement j’ai effectivement le regret de ne pas avoir avec moi tel ou tel objet, mais on s y fait et cela n’est rien comparé au manque au quotidien de sa Famille et de ses Amis !

    En rentrant à Paris je vais retrouver un garde meuble bondé de choses dont je me suis passée 3 ans, je vais comme toi trier, donner, offrir, jeter, mais aussi retrouver avec un plaisir anticipé certains de mes objets, livres, souvenirs dont je ne saurai me passer à l’Avenir …

    Ps : Tes Photos sont Très Belles !

  • Répondre Nat 20 novembre 2009 à 20 h 46 min

    Nawal : Je te comprends très bien, et certains objets portent une résonance toute particulière… Comme toi, je suis entourée malgré tout de certains livres et objets dont je ne saurais me passer…

  • Répondre vanessa 21 novembre 2009 à 9 h 19 min

    j’ai lu ce livre aussi, et d’autres sur le feng shui…et ton article fait écho à certaines de mes envies, je n’ai pas encore commencé, mais l’idée fait son chemin…

  • Répondre Nat 21 novembre 2009 à 9 h 41 min

    Vanessa : et bien il faut un élément déclencheur je crois. Ce qui est fou, c’est que pendant des années, j’ai été incapable de jeter, de débarrasser, de trier. Je gardais tout…. Aujourd’hui, c’est une évidence…

  • Répondre nelly 22 novembre 2009 à 14 h 59 min

    lorsque je me suis "mise" à internet il y a ou 4 ans environ, vous êtes le 1er site que j’ai visité, par hasard..en tatonantsur cette toile qui m’offrait tant de richesses..je me suis "sentie bien" en vous lisant..et je continue…ce livre m’interesse beaucoup, lorsque je l’aurais terminé, je l’offrirai à mon fils ( 33ans) qui a beaucoup de mal à se séparer des choses..j’espère qu’en le lisant il trouvera l’essentiel,merci pour ce partage!!

  • Répondre Nat 22 novembre 2009 à 19 h 03 min

    Nelly : merci pour ce message qui me touche beaucoup. Ce livre m’a personnellement apporté beaucoup de choses. Certains propos se répètent, d’autres sont un peu trop  » absolus » à mon goût, mais globalement, la philosophie offerte par l’auteur est très intéressante et pousse à réfléchir sur les causes d’un encombrement moral pas toujours si inexplicable que cela…. Bonne soirée à vous Nelly.

  • Répondre Marie-France 9 décembre 2009 à 15 h 35 min

    Bonjour Nat, je me retrouve tellement dans ce que tu dis, je crois que ce livre est pour moi aussi. Je suis dans ma maison neuve depuis 7 ans bientôt et j’ai déjà entassé, entassé… j’ai une envie de changement, et justement j’ai déjà commencé à faire un peu de vide sur certains bibelots. Tu me confirmes que je suis sur le bon chemin de la "zenitude", je vais continuer car il y a encore du boulot !

  • Répondre courtaux denis eric 20 mai 2011 à 3 h 59 min

    Bonjour Nat,

    Le hasard, qui normalement n’existe pas me permet de découvrir ton blog, un grand merci. pour tout ce qu’il propose, ton support musical réveille en moi de très agréables moments. en échange je t’envoi un peu de soleil et de bien être de nouvelle calédonie. je te souhaite de belles journées Denis Eric

    • Répondre nat 20 mai 2011 à 9 h 02 min

      Denis Eric : merci pour ton message et le soleil qui s’en échappe. Sans doute effectivement n’y a t’il pas de hasard, mais l’échange est empli de richesses et il fait bon les partager.
      Belles journées à toi.

  • Répondre Fabienne 30 septembre 2011 à 4 h 47 min

    Excellent !
    Un autre coucou soleil de Calédonie, en remerciement de ces découvertes musicales.

    • Répondre nat 30 septembre 2011 à 23 h 35 min

      Fabienne : avec plaisir ! 🙂 Et merci pour ce soleil de Calédonie !

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