Une semaine de vacances version poudre d’escampette, une heure à peine après avoir passé mon dos au cœur de la machine à lire en vous comme dans un livre…
Je le déteste ce cercle visionnaire qui tourne autour de vous comme si vous alliez passer dans une centrifugeuse et qui fait le bruit d’un avion en passe de décoller.
« -Ne bougez pas ! «
Non non, je ne bouge pas tu parles… j’ai les bras en l’air, le dos verrouillé à plat…
…Et ce truc qui monte et descend pour me photographier le squelette et m’offrir en papier glacé l’emplacement des deux hernies discales qui viennent à nouveau me titiller le nerf sciatique depuis quelques temps.
« – Vous voulez voir le radiologue ? »
Bah non, qu’est ce qu’il va me dire le radiologue que je ne sache déjà ? Hein ? Mon dos ressemble à un jeu d’osselets qui aurait passé quelques mois coincé sous le pied d’une bonne vieille armoire du XVIIIeme siècle…
J’ai d’abord pesté à l’idée de me retrouver en voiture pour quatre heure de trajet, avec le dos en compote et cette saleté de pitbull qui recommence à me mordiller le mollet et puis finalement, c’était une très bonne idée. Quelques jours de détente version poudre d’escampette…
A quelques heures de Castries, la neige, un froid piquant, mais un paysage et une atmosphère relaxante. Les pieds dans la neige qui crisse, les traces de pas qui s’installent et s’attardent, les manteaux, écharpe, bonnets et gants dans lesquels on s’enfouit comme une seconde peau, la chaleur de notre corps qui prends un relief inattendu à chacune de nos expirations, tout ce qu’il me fallait pour que le pitbull s’engourdisse, au moins dans ma tête…
Aux portes du Puy-de-Dôme, un tout petit village auquel j’ai appris à m’attacher au fil des ans… La maison familiale de mon homme, ses souvenirs, son histoire, cette part de lui-même qu’il me conte souvent lorsque nous y revenons.
L’occasion de se retrouver en famille, de laisser aux enfants le plaisir de partager, de se laisser porter par les heures au rythme vrai de journées différentes.
Les ballades que nous faisons là bas me rappellent celles de mon enfance. Et je me plais à écouter mon mari me raconter la sienne, pleine de jeux et de bêtises, de cousins et d’amis, de plaisirs et d’émotions.
Au rythme de nos pas, les filles s’échappent et à la première occasion nous transforment en cible mouvante pour leur boules de neige.
Au rythme de nos pas, l’hiver est là, encore bien installé malgré les quelques semaines qui nous séparent du printemps à présent. Il s’invite le long des toits, s’insinue entre les branches, se pose sur les mares et les étangs comme un miroir. Il se cristallise, et prend forme, devient plus qu’une sensation : une présence.
De douces journées malgré le froid, reposantes et différentes, parfaites pour décrocher de ce qui peut encombrer l’esprit.
De retour chez nous, c’est un week-end ensoleillé qui nous permet de clôturer cette semaine de vacance et un dimanche presque printanier. Loin des batailles de boules de neige et des sculptures de glace, le jardin frissonne encore mais les bourgeons de la plupart de nos arbustes sont là. Les lauriers thym sont en fleurs et les violettes poussent partout ou presque. Cela fait quelques années déjà que je les vois s’installer peu à peu, investir le bord des murets et des clôtures, offrir un joli tapis de feuilles rondes entre les pierres de la terrasse.
Clémence et moi avons ramassé un petit bol de ces jolies violettes pour tenter d’en conserver le parfum quelques temps…
Que faire d’elles… 10 grammes de ces pétales parfumés (autrement dit presque rien…) et me voilà me lançant dans la réalisation d’une confiture à la violette en mini pot. Alors, comment m’y prendre….
Et bien un peu au feeling, au risque de faire de grossières erreurs…
J’ai commencé par ne garder que les pétales de mes violettes et les ai légèrement écrasées au mortier.
Je les ai ensuite laissé macérer dans 80 ml d’eau, en mélangeant régulièrement et en m’assurant que les pétales restaient bien dans l’eau et ne remontaient pas à la surface (poser le fond d’un récipient dans lequel les pétales macèrent de façon à être sûr qu’ils restent immergés).
Ensuite, j’ai filtré l’eau parfumée et réservé les pétales de fleurs.
Dans une casserole en cuivre, j’ai mélangé l’eau parfumée et le sucre et porté à ébullition 5 minutes. J’ai ensuite ajouté les fleurs et poursuivi l’ébullition 5 minutes de plus tout en mélangeant constamment Afin de raviver la couleur des pétales, j’ai ajouté quelques gouttes de jus de citron. Enfin, j’ai ajouté une pointe d’agar-agar et laissé une minute de plus sur le feu en mélangeant toujours.
Dans un tout petit pot de verre bien propre et ébouillanté, j’ai versé ma confiture de pétales de violettes et l’ai réservé au frais pour dégustation presque immédiate.
Verdict : mon homme n’a pas été transcendé : « hummmm…. ça a un goût de caramel ?…. non ?…
Ma fille : « rahhh ça me rapelle quelque chose…. ça me rappelle un bonbon, mais je trouve pas lequel ! »…
Mouais… pas complètement réussi le « caramel » aux « bonbons » non identifiés.
Et pourtant, ce soir, avec un peu de fromage frais tartiné sur du pain, je la trouve pas si mal ma confiture de violettes….
10 Commentaires
Bonjour Nathalie,
Un véritable petit bonheur de vous lire.
Bonne semaine,préservez-vous.
Cathy
Merci Cathy. Bonne semaine à vous. 🙂
Délicieuses images !!
Un début de semaine prometteur
Je te souhaite une agréable journée
Valérie.
Merci Valérie 🙂
Bonne journée à toi !
Bonjour,
A vous lire, resurgissent toujours, des souvenirs d’enfance dans mon Aveyron natale. Au delà de la nature, ce sont surtout les écrits des sentiments d’affection pour votre famille et vos proches qui me rappellent ce que j’ai vécu. J’ai eu de la chance, j’espère que les vôtres le savent Peu importe on s’en souvient plus tard et que la confiture de violettes soit caramélisée, n’aura aucune importance, le goût affectif reprendra ses droits et elle sera délicieuse.
amicalement.
Jean-Louis : les souvenirs font aussi ce que nous sommes et pour ma part, j’ai gardé au fond de mon âme des parfums, des saveurs qui, lorsqu’ils émergent, bousculent pas mal de choses…
Et c’est tant mieux…
A bientôt…
C est finalement si simple de faire une confiture de violettes !
Bon courage avec ton pibull :-/
Merci Sylvie.
juste une petite pensée en espérant que pitbull n’est pas la cause de ce silence!!.. le printemps a du mal à prendre ses marques..et nous aussi!!…
à très bientôt…
amicalement……..
Nelly : difficile en ce moment… Le silence était nécessaire…
A bientôt…