L’été n’en finit plus de s’attarder, et cet après-midi, un soleil chaleureux réchauffait la terrasse, ses rayons s’étirant jusque sur les chaises de jardin habituellement épargnées…
Un soleil bienfaisant, pour un déjeuner entre amis, plein de ces échanges et de ces sourires qui remplissent l’espace durant quelques heures et redéfinissent les contours d’un quotidien harassant. J’aimerais parfois n’avoir rien d’autre à faire que de recevoir, avec peu de choses, recevoir à notre table pour ces instants choisis, pour ces instants partagés, pour que le temps traine un peu les pieds et consente enfin à s’étirer plus lentement, comme un chat au soleil…
Lorsque j’étais petite, j’adorais les tables que ma mère dressait durant l’été, ces tables ou je comptais les chaises, ou je savais que les rires et les phrases s’attacheraient aux plats, que le plaisir de la table rendraient l’atmosphère différente, pleine de cette douceur et de cette chaleur que j’aimais observer, souvent silencieusement, le regard suspendu aux gestes et aux paroles.
Recevoir, c’est toujours un plaisir. La table réunit, même autour de plats simples, partagés sans fioriture.
Ces déjeuners là ont un goût de vacance, une saveur sucrée et harmonieuse…
En m’attardant un peu sur le contenu de nos assiettes, je souhaitais partager avec vous une recette inspirée d’un gaspacho réalisé récemment par mon grand frère Patrice, et qui changeait vraiment de celle que j’avais l’habitude de préparer. Je trouve ce gaspacho plus gai, plus appétissant et il donne aussi l’occasion de savourer les dernières belles tomates d’été…
Pour le côté « fun », quelques crevettes roses cuites, auxquelles j’ai ajouté du basilic du jardin ciselé, quelques petites rondelles de piment, une cuillerée à soupe de sauce de soja, le jus d’un citron vert, deux cuil à soupe d’huile d’olive, de la fleur de sel et du poivre du moulin.
Pour le gaspacho, j’ai conservé l’habitude d’une sorte de mayonnaise formée au pilon avec de l’ail et de l’huile d’olive. Mon père la réalisait ainsi et la mélangeait au gaspacho très vert que je le regardais préparer en silence, dans la cuisine d’été qu’il avait bricolé au jardin et ou il passait parfois de longues heures, autour de confitures maison de mures, d’abricots et de melons. Il cuisinait assez peu, mais il maitrisait ses sujets. Ses confitures et son gaspacho étaient sublimes…
Aujourd’hui, c’est mon homme qui s’est prêté au jeu de la « mayonnaise » spécial gaspacho. Une petite pointe d’ail pour cette soupe rouge…
Pour les proportions, difficile de vous les confier… Faites un peu au feeling, et surtout, sautez sur les dernières tomates bien mures qui s’offrent encore au jardin !
Pour un gros saladier et pour 6 personnes, il vous faut une douzaine de belles tomates et trois jolis poivrons rouges. Lavez bien les légumes et coupez les en gros morceaux. Mixer au robot ou au blender en conservant à chaque fois un peu de liquide au fond du robot de manière à ce que le mixage se fasse plus facilement. Après, sachez doser : quelques tranches de pains de mie (5/6 tranches pour ces proportions) à ajouter dans le blender pendant qu’il tourne. Passez le tout à travers un chinois qui retiendra la peau et la pulpe épaisse.
Lorsque votre gaspacho est entièrement passé, ajoutez votre « mayonnaise » ail/huile d’olive, salez et gouter. C’est important, car vous allez sans doute devoir rectifier plusieurs fois l’assaisonnement. Ajoutez une cuillerée à soupe de vinaigre de cidre et mélangez bien.
Placez ensuite au frais durant deux à trois heures et mélangez à nouveau avant de servir. Disposez dans de jolies verrines et placez quelques crevettes marinées sur le dessus.
Une entrée chaleureuse que vous pouvez décliner avec poivrons verts, poivrons jaunes et concombres au gré des préférences.
Et puis… j’adore aussi m’attarder sur des sourires, sur certains détails, lorsqu’ils me sont chers… Cela fait partie du charme de ces rencontres, de ces retrouvailles ou l’on échange sur le présent, où l’on revient sur le passé et ou l’on aborde les projets à venir, les jeux des enfants rythmant l’après-midi…
Gaspacho rouge pour commencer ce repas et crème brulée dorée pour le terminer, comme pour provoquer un peu octobre qui s’annonce. Rouge et doré, comme l’automne cela dit… Nous l’avions presque oublié !
Hier, au cours d’un atelier méditerranéen, les crèmes brulées au romarin que nous avions préparé m’avaient terriblement tentée, sans que je puisse y goûter… Alors c’était une évidence… Crémeuses, vanillées, délicieuses…
Il y a un petit côté fascinant à bruler le sucre au chalumeau, à le voir caraméliser peu à peu et se transformer en fine couche craquante, délicatement gourmande… J’adore !
Et j’adore aussi les enfants qui n’hésitent pas un instant à manger avec les doigts, à préférer jouer plutôt que de se mettre à table et à se nourrir de grands éclats de rire… Et tout à coup, ils ont faim et s’installent, serviette autour du cou, grignotant ce qui les tentent, passant du sucré au salé sans état d’âme, pour peu qu’on leur en laisse la possibilité. Ils ont cette sincérité qui les amène a dire franchement « c’est pas bon ! » ou, au contraire, à hocher la tête, l’air malicieux lorsque ça leur plait !
Pas de gaspacho pour les petits, parce que c’est trop « rouge » peut être, ou que ça « sent trop » les légumes… les pâtes et la sauce tomate, c’est tellement meilleur… et puis avec une glace en dessert, même si elle fond trop vite et qu’elle finit au fond d’une assiette, c’est parfait ! 🙂
3 Commentaires
Que de délicieux parfums comme je les aime
Je te souhaite une très belle soirée
Valérie
Valérie : Merci ! 🙂 Bonne soirée à toi.
jolie verrine qui prolonge l’été!